Allégations dévoilées contre le PDG de Viaro Energy
Francesco Mazzagatti, le directeur général de Viaro Energy, est actuellement au centre d'une importante affaire de fraude devant la Haute Cour du Royaume-Uni. Le litige, intenté par son ancien employeur, Alliance Petrochemical Investment (API), allègue que Mazzagatti s'est appuyé sur des prêts « fictifs » totalisant 500 millions de livres sterling de cheikhs d'Abu Dhabi pour financer l'acquisition par Viaro Energy en 2020 de RockRose Energy, une société pétrolière et gazière rivale. Des documents judiciaires indiquent que ces facilités « n'ont jamais existé », de nouveaux documents déposés affirmant que Viaro a utilisé des facilités « frauduleuses » des cheikhs Zayed et Thiab, membres de la famille royale d'Abu Dhabi.
Par ailleurs, Mazzagatti est également accusé par API de détournement de 151,6 millions de dollars (143,8 millions d'euros) provenant des ventes de produits de la Mehr Petrochemical Company iranienne pendant son mandat de PDG d'API entre 2018 et 2020. Ces fonds auraient été détournés vers une société distincte qu'il a créée aux Émirats arabes unis, une partie étant utilisée pour financer l'acquisition de RockRose Energy. La Mehr Petrochemical Company a été désignée par le Trésor américain en 2023 dans le cadre d'un important réseau de « banque de l'ombre ».
La vente d'actifs de Shell en mer du Nord sous surveillance
L'apparition de ces allégations coïncide avec l'acquisition en cours par Viaro Energy de 11 champs gaziers de la mer du Nord et d'un terminal terrestre de Shell et ExxonMobil pour 500 millions de dollars. Cet accord, évalué à environ 400 millions de livres sterling, représente un transfert d'actifs substantiel, les champs représentant environ 5 % de la production totale de gaz du Royaume-Uni. L'acquisition, signée en juillet 2024, est actuellement en attente d'une approbation cruciale de la North Sea Transition Authority (NSTA) du Royaume-Uni, un processus décrit comme rigoureux et long.
Shell (SHEL) a maintenu son intention de procéder à la vente, affirmant avoir mené un « processus de diligence raisonnable bien établi ». La société cède ces actifs dans le cadre d'une stratégie plus large visant à se retirer des bassins matures de la mer du Nord et à réaffecter les ressources à d'autres entreprises.
Réaction du marché et implications réglementaires
Les défis juridiques introduisent une couche d'incertitude dans la transaction proposée entre Shell et Viaro. Bien que Mazzagatti insiste sur le fait que l'affaire n'a pas fait dérailler l'accord, les pouvoirs réglementaires accrus de la NSTA en vertu de la loi sur l'énergie de 2023 sont susceptibles d'entraîner un examen plus approfondi. Cette législation exige l'approbation du gouvernement pour les transactions où l'opérabilité change de mains avant l'achèvement, marquant un changement par rapport aux examens post-facto précédents. La NSTA devrait évaluer de manière critique la crédibilité financière de Viaro Energy et la stabilité de sa direction, ce qui pourrait retarder, voire compromettre l'acquisition, compte tenu notamment du contexte plus large de la surveillance accrue du secteur pétrolier par le gouvernement britannique à la suite de récentes irrégularités financières impliquant d'autres opérateurs.
Position de Viaro Energy et contexte plus large
Mazzagatti nie avec véhémence toutes les allégations, qualifiant le litige de « campagne vexatoire de diffamation, de harcèlement et d'extorsion » orchestrée par un tiers, visant à obtenir un règlement. Il affirme qu'il n'y a « pas une seule preuve crédible » étayant les allégations d'API et aurait intenté une contre-plainte contre API. Viaro Energy a déclaré que l'acquisition était « en bonne voie pour être achevée en 2025 », soulignant sa stratégie d'expansion de sa présence et de devenir un producteur indépendant important en mer du Nord.
Viaro Energy, par l'intermédiaire de sa filiale RockRose, produit actuellement 25 000 barils de pétrole par jour, et l'accord avec Shell renforcerait considérablement sa position. Mazzagatti a indiqué que si les grandes entreprises recherchent des rendements plus élevés, les acteurs plus petits comme Viaro peuvent fonctionner de manière rentable avec des pourcentages de rendement plus faibles, ce qui rend de telles acquisitions sensées pour leur modèle de croissance.
Perspectives
Le sort ultime de l'acquisition par Viaro Energy des actifs de Shell en mer du Nord dépendra de manière critique de l'issue des procédures en cours devant la Haute Cour et de l'approbation réglementaire de la NSTA. La bataille juridique contre Francesco Mazzagatti continuera probablement de jeter une ombre sur l'accord, incitant les investisseurs et les acteurs du marché à une observation attentive. Tout retard ou décision négative pourrait avoir un impact sur la trajectoire de croissance de Viaro Energy et potentiellement influencer la confiance des investisseurs dans le marché énergétique plus large de la mer du Nord britannique, en particulier concernant les normes de diligence raisonnable dans les transferts d'actifs à grande échelle. Les développements futurs dépendront des verdicts des tribunaux, de l'examen détaillé de la NSTA et de toute déclaration supplémentaire des parties concernées.
source :[1] Un négociant pétrolier de la mer du Nord accusé de « mensonge » concernant des prêts d'Abou Dhabi de 500 millions de livres sterling (https://www.telegraph.co.uk/business/2025/10/ ...)[2] Rencontrez le magnat de l'énergie accusé de fraude qui rachète la mer du Nord | The Independent (https://vertexaisearch.cloud.google.com/groun ...)[3] Tour d'horizon des journaux du dimanche : Répression des manifestations, cessez-le-feu à Gaza, Kemi Badenoch, Viaro Energy, JLR, espions chinois. - Étude de marché (https://vertexaisearch.cloud.google.com/groun ...)