Le New York Times ciblé par une plainte en diffamation de 15 milliards de dollars
Le 16 septembre 2025, l'ancien président Donald Trump a intenté une action en diffamation de 15 milliards de dollars contre The New York Times Co. et son éditeur de livres, Penguin Random House LLC. L'action en justice allègue un "modèle de diffamation malveillante s'étendant sur des décennies", que Trump prétend avoir gravement nui à sa marque personnelle et à ses intérêts commerciaux. Suite à cette annonce, les actions de The New York Times Co. (NYT) ont connu une légère baisse, reculant entre 1,5% et 2,4% lors des séances qui ont suivi l'annonce de la nouvelle.
Détails des allégations et des défendeurs
La plainte affirme que The New York Times s'est livré à une "diffamation intentionnelle et malveillante" par le biais d'un livre de 2024, "Lucky Loser: How Donald Trump Squandered His Father's Fortune and Created the Illusion of Success", écrit par les journalistes du Times Susanne Craig et Russ Buettner, et de trois articles connexes publiés avant l'élection de 2024. Trump affirme que ces publications ont causé des pertes économiques "énormes" et ont endommagé sa marque, qu'il estime à plus de 100 milliards de dollars. Le dépôt légal accuse également le journal de servir de "porte-parole" pour le parti démocrate, soulignant son soutien à Kamala Harris lors de l'élection de 2024.
The New York Times et Penguin Random House ont tous deux fermement réfuté ces allégations. Un porte-parole du Times a déclaré :
"Cela manque de toute revendication légale légitime et est plutôt une tentative d'étouffer et de décourager les reportages indépendants. Le New York Times ne sera pas intimidé par des tactiques d'intimidation."
Penguin Random House a également rejeté la plainte comme étant sans fondement, affirmant son soutien au livre et à ses auteurs.
Réponse du marché et contexte financier
La baisse initiale du cours de l'action NYT, bien que notable, s'est produite dans le contexte d'une performance globalement stable pour la société. L'action n'avait connu que six mouvements supérieurs à 5% au cours de la dernière année et avait augmenté de 10% depuis le début de l'année avant l'annonce du procès. La capitalisation boursière actuelle de The New York Times Co. s'élève à environ 8,2 milliards à 9,65 milliards de dollars, ce qui rend la plainte de 15 milliards de dollars significativement plus importante que la valorisation totale de la société. Cette réclamation substantielle a introduit un élément d'incertitude juridique et financière pour le conglomérat médiatique, provoquant une réaction prudente de la part des investisseurs.
Précédents juridiques plus larges et implications pour l'industrie
Les experts juridiques estiment largement que le droit américain établit un seuil élevé pour que des personnalités publiques comme Donald Trump puissent l'emporter dans des affaires de diffamation. Plus précisément, la norme de la "malice réelle", établie dans l'affaire historique de la Cour suprême de 1964 New York Times Co. c. Sullivan, exige des plaignants qu'ils prouvent que les déclarations diffamatoires ont été faites en connaissance de leur fausseté ou avec une insouciance téméraire quant à la vérité. Ce principe juridique rend ces affaires notoirement difficiles à gagner.
L'industrie des médias a récemment navigué d'autres procès en diffamation très médiatisés. Fox News a réglé avec Dominion Voting Systems pour 787,5 millions de dollars en 2023, tandis que Newsmax a conclu un accord de 67 millions de dollars avec Dominion en 2024. Ces affaires soulignent les responsabilités financières importantes qui peuvent survenir, bien que Fox Corporation ait démontré une résilience financière en absorbant son paiement, en grande partie grâce à ses revenus robustes et à ses liquidités. En revanche, le règlement plus modeste de Newsmax a mis à rude épreuve sa trésorerie. Donald Trump a un historique de poursuites judiciaires contre des organisations médiatiques, y compris des règlements passés avec Paramount Global (CBS) et Walt Disney Co. (ABC, qui a versé 15 millions de dollars à la future fondation de Trump).
Ce litige en cours contre The New York Times est emblématique d'un "paysage juridique turbulent" plus large pour les entreprises médiatiques. De tels procès très médiatisés peuvent entraîner une augmentation des frais juridiques, des hausses potentielles des primes d'assurance et des atteintes à la réputation. Il existe une inquiétude au sein de l'industrie que ces actions puissent exercer un "effet dissuasif" sur le journalisme d'investigation agressif, car les organisations médiatiques pourraient privilégier la défense juridique. Les investisseurs institutionnels examinent de plus en plus les actions des médias sous l'angle du risque de litige politique, ce qui entraîne une volatilité accrue et une réévaluation du potentiel de croissance à long terme dans le secteur.
Analyse d'experts et perspectives d'avenir
L'opinion juridique dominante suggère que la plainte de Trump est confrontée à des obstacles importants en raison des exigences strictes pour prouver la diffamation contre une personnalité publique. Cependant, l'ampleur même de la réclamation et le processus juridique lui-même entraîneront sans aucun doute des coûts de défense substantiels pour The New York Times, quel que soit le résultat final. Les entreprises médiatiques, y compris The New York Times, ont été observées renforçant leurs équipes juridiques et élargissant leurs divisions de vérification des faits en réponse stratégique à cet environnement en évolution, détournant ainsi des ressources qui auraient pu être autrement allouées à l'innovation et à la croissance de l l'audience.
Cette affaire souligne une tendance continue où les litiges à caractère politique agissent comme un facteur matériel influençant les valorisations boursières et le sentiment des investisseurs dans le secteur des médias. Le résultat de ce procès, bien qu'il soit peu probable qu'il se traduise par l'attribution complète des 15 milliards de dollars, sera étroitement surveillé pour son potentiel à établir de nouveaux précédents concernant la liberté de la presse, la gestion des risques d'entreprise et les implications financières pour les entités médiatiques naviguant dans un paysage de plus en plus litigieux.
source :[1] Trump annonce porter plainte contre le New York Times pour 15 milliards de dollars (https://finance.yahoo.com/news/trump-says-bri ...)[2] Poursuite de Trump de 15 milliards de dollars contre le NYT : cela pourrait-il faire chuter les actions des médias ? (https://vertexaisearch.cloud.google.com/groun ...)[3] Trump va intenter un procès en diffamation de 15 milliards de dollars contre le New York Times — 'a menti sur votre président préféré' | Actualités du jour - Mint (https://vertexaisearch.cloud.google.com/groun ...)